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FRANCK CAMMAS TROISIEME DE THE TRANSAT

"J'AI BEAUCOUP APPRIS"

Franchissant la ligne d'arrivée de The Transat à Boston à 5h16 fr ce mercredi matin, le skipper de Groupama s'empare de la troisième place du classement général derrière Michel Desjoyeaux, vainqueur, et Thomas Coville, deuxième. En parcourant les 2800 milles de cette traversée de l'Atlantique en solitaire en 8 jours 14 heures et 16 minutes, Franck Cammas aura mis 5 heures et 47 minutes de plus que le vainqueur mais 33 heures de moins que Francis Joyon, vainqueur de l'édition 2000. Barbu et fatigué, le champion du Monde ORMA en titre déclarait : "Ca été vraiment difficile, je me suis bagarré mais je ne suis jamais parvenu à revenir sur Michel et Thomas. Ils ont vraiment bien navigué".

 Beau joueur, Franck Cammas revenait sur sa course : "J'ai pris un départ prudent puis j'ai rapidement attaqué. Le deuxième jour de course, je me suis fait surprendre par une risée plus forte que les autres. Heureusement, j'avais l'expérience de la Route du Rhum. J'ai rapidement choqué les écoutes et évité la catastrophe. J'ai alors décidé de faire ma propre course, de marcher à mon rythme sans trop tenir compte des autres. Je suis content de ma course car j'ai bien navigué. Seul problème, il y en a deux qui ont encore mieux navigué que moi. Bravo à eux" analysait le skipper de Groupama, fatigué mais lucide.

Debout aux côtés de son trimaran, Franck ajoutait : "Dans l'ensemble, plus tu étais en tête et plus tu étais bien placé pour négocier les dépressions. Il a vraiment fallu s'accrocher pour rester au contact de Michel. J'ai espéré pouvoir bénéficier d'une ouverture jusqu'à la fin mais elle ne s'est jamais présentée. Et pourtant vous me connaissez, je ne suis pas du genre à baisser les bras". 

Se tournant vers Géant, amarré derrière Groupama, Franck Cammas disait : "Pour la prochaine édition, je pense que je travaillerais le confort. La protection des postes de barre de Michel est géniale car nous avons vraiment souffert du froid. Je n'ai plus aucun vêtement sec depuis le deuxième jour de course". A cet instant, Michel Desjoyeaux lui répond : "Ca veut dire que tu vieillis, Franck". 

A l'instar de Thomas Coville qui est déjà tombé dans les bras de Morphée, les deux hommes ont les traits tirés : "C'était vraiment dur" répète le skipper de Groupama qui conclut : "Je remercie mon bateau de m'avoir fait traverser sans encombres et j'ai vraiment hâte de retrouver son petit frère". 

Car Groupama n'a pas failli dans cette éprouvante Transat : "A part le choc contre un ofni qui a endommagé le puits de dérive et une mauvaise marche arrière qui a cassé un pilote automatique et une liaison de barre que j'ai réparé en faisant de la strate, le bateau est nickel". 

Côté performance, Franck relève : "Dans les conditions de navigation que nous avons rencontrées, Géant et Sodébo étaient probablement plus à l'aise que Groupama. Pour tenir leur rythme, il m'aurait fallu prendre plus de risques et je n'y tenais pas. J'ai quand même été assez impressionné par la manière dont Coville menait son bateau dans la brise. Il était très régulier et toujours à l'aise". 

Quittant enfin Groupama pour rendre l'incontournable visite de courtoisie au service d'immigration, Franck buvait un verre d'eau et avalait quelques sandwiches avant de rapidement rejoindre un lit stable, sec et moelleux,  fatigué mais heureux!    

Caroline Muller
Vincent Borde

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